Bonjour !
Je suis de retour. Un peu fatigué mais surtout comblé. Comblé d'avoir vécu ce moment historique mais surtout de voir comment la politique peut avoir encore l'oreille d'une nouvelle génération. Je dois vous avouer, j'étais devenu un peu cynique en constatant que ma génération délaissait son propre pouvoir d'influence par l'absence de vote, de présence dans le paysage public mais surtout par le cynisme ambiant.
2,5 millions de personnes ont pu voir en direct ce moment historique. Je pourrais toujours dit que j'y étais. Je vais peut-être loin mais je crois que j'ai assisté à plus qu'un mouvement politique. Je crois sincèrement avoir senti que le monde changeait de cap. De voir les blancs embrasser les noirs au son des coups de canon qui confirmait la présidence d'Obama, de voir les sourires, les larmes et l'ambiance qui régnait sur Pennsylvania Ave à Washington, j'ai vraiment senti un nouveau monde se pointer sous mes yeux. C'est à ce moment que j'ai compris la signification du mot "espoir". On carbure beaucoup à l'espoir. On espère que l'on va garder notre travail, que nos enfants seront heureux, que nous aurons la santé et la prospérité. Espérer est un grand terme que peu de politiciens peuvent utiliser sans faire jaillir une montagne de rire cynique. Barack Obama, lui, le peut. Il y a eu des moments dans l'histoire ou l'être humain a été capable du pire en suivant des hommes sans scrupules mais face à ce que j'ai vu, à Washington, je n'ai plus aucun doute sur le fait qu'il existe des hommes et des femmes qui sont nés pour améliorer le sort des leurs semblables. J'ai vu des gens pauvres et sans le sou, greloter devant le Lincoln Memorial, la larme à l'oeil et c'est l'espoir qui coulait sur leurs joues. Il ne ressentait plus que la chaleur des jours meilleurs. Il est vrai qu'il y a beaucoup d'attentes envers le nouveau président américain mais comme le dit son slogan: "Yes we can".
Pour moi, le mot espoir signifie beaucoup plus aujourd'hui. Nous n'avons pas le droit de baisser les bras et de se morfondre dans le cynisme. Toute personne qui a ressenti cet espoir en regardant à la télé ou en se gelant devant le Capitole n'a plus le droit de capituler. Il faut nous aussi carburer à l'espoir et changer le plus gros bout de monde que l'on peut collectivement et indivuellement. Nous avons trouvé la meilleure arme face au cynisme. Barack Obama nous a forcé à croire en nous-mêmes et nos capacités à faire bouger les choses. Reste à savoir si l'on acceptera notre sort une fois le discours terminé ou nous prendrons notre destinée en main...